Managers marocains, comment dépasser le « EX » dans le contexte des SRM ?

 

La création des Sociétés Régionales Multiservices (SRM) n’est pas qu’un acte administratif. C’est une transformation culturelle et managériale qui demande du temps, de la pédagogie et une vraie stratégie d’accompagnement du changement.

Voici quelques clés concrètes pour que les managers ne se laissent pas piéger par le « ex » et aident leurs équipes à entrer pleinement dans le nouveau cadre.


1️⃣ Reconnaître la mémoire sans s’y enfermer

Dire « ex-ONEE » ou « ex-Lydec » traduit une mémoire, une histoire vécue par des milliers de collaborateurs. Vouloir l’effacer brutalement serait une erreur : cela créerait frustration et résistance.

👉 Conseil : valoriser les acquis du passé (savoir-faire, expérience, culture technique) tout en expliquant clairement en quoi la SRM est une nouvelle étape.


2️⃣ Travailler sur la perception autant que sur les procédures

Changer les systèmes, fusionner les équipes, migrer les logiciels… tout cela est nécessaire, mais insuffisant. Le véritable défi est de transformer la perception : faire comprendre aux équipes qu’elles appartiennent désormais à une nouvelle entité, avec un nouveau rôle régional.

👉 Conseil : investir dans la communication interne, les séminaires de sensibilisation et les campagnes d’identité visuelle pour installer la SRM dans les esprits.


3️⃣ Remplacer le langage du « ex » par celui du « maintenant »

Les mots façonnent la pensée. Tant que l’on répète « ex », on reste dans le passé. Les managers doivent donner l’exemple en utilisant un langage qui reflète le présent.

👉 Conseil : bannir progressivement « ex-Lydec », « ex-ONEE », « ex-Rad » dans les échanges officiels et valoriser « SRM Casablanca-Settat », « SRM Fès-Meknès », etc.


4️⃣ Cultiver les valeurs permanentes

Le changement ne doit pas être perçu comme une rupture totale. Les valeurs fondamentales (service public, proximité, continuité, solidarité) demeurent. Ce sont elles qui rassurent dans la tempête du changement.

👉 Conseil : rappeler régulièrement aux équipes que, malgré le nouveau cadre, la mission reste la même : servir le citoyen avec fiabilité et qualité.


5️⃣ Donner aux équipes un rôle d’acteurs et non de spectateurs

Le sentiment de subir est la première source de résistance. Pour éviter cela, les collaborateurs doivent être impliqués dans la construction de la nouvelle entité.

👉 Conseil : ouvrir des chantiers participatifs (groupes de travail, ateliers d’amélioration continue, retours d’expérience). Plus on donne de place aux équipes, plus elles s’approprient le changement.


6️⃣ Gérer les comparaisons avec pédagogie

Pendant des années, les collaborateurs continueront de comparer « avant » et « après » :

« À l’époque de l’ex-ONEE, on faisait comme ça »

« Chez Lydec, on avait tel outil »

👉 Conseil : ne pas balayer ces comparaisons d’un revers de main. Les écouter, les analyser, et les transformer en opportunités pour montrer ce que la SRM apporte de nouveau (plus de cohérence régionale, plus de synergie, plus de transparence).


7️⃣ Piloter le changement par l’exemplarité

Un manager qui continue lui-même à dire « ex » ou qui critique le nouveau système en privé fragilise toute la transition. L’exemplarité est la première forme de leadership.


👉 Conseil : incarner le changement au quotidien, utiliser le nouveau vocabulaire, valoriser les réussites de la SRM et montrer qu’on est au volant plutôt que simple passager.


✨ Conclusion pratique

La transition vers les SRM est une occasion unique pour le Maroc de moderniser ses services publics et d’aligner sa gouvernance sur la régionalisation avancée.

Mais le succès de cette réforme dépendra moins des textes juridiques que de la capacité des managers à dépasser le « EX ».

C’est dans le langage,

Dans les perceptions,

Dans les habitudes quotidiennes,

que se joue la véritable victoire du changement.

📌 Le jour où les managers, les équipes et les citoyens parleront spontanément de « SRM » sans ajouter « ex », ce jour-là, la réforme sera non seulement appliquée, mais réellement vécue.

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