(1/7) – L’entreprise, un univers. Le manager, un atome.

 

Quand tout semble fonctionner… mais rien ne vibre.

Il arrive parfois, dans la vie d’une entreprise, des jours où tout semble en ordre.

Les réunions sont bien planifiées. Les process sont respectés. Les tableaux de bord affichent du vert. Les validations circulent. Les emails fusent. Les procédures sont suivies à la lettre.

Et pourtant…

Un vide. Un soupçon d’étrangeté.

Un décalage subtil, mais persistant.

Ce sentiment étrange que tout marche… sans que rien n’avance vraiment.

Comme si la mécanique fonctionnait sans âme.

Comme si l’intelligence collective avait été remplacée par une suite d’automatismes sans émotion.

Une révélation : L’entreprise est un univers

En observant cela, une image m’est apparue.

Une image simple, mais profonde :

🪐 L’entreprise est un univers.

Un univers avec ses propres lois.

Des lois parfois écrites (procédures, règlements…), parfois invisibles (culture, valeurs, habitudes).

Un champ de gravitation permanent fait de rapports de force, de hiérarchies, de politiques internes, de diplomatie, d’intuition.

Les décisions gravitent comme des planètes autour du Soleil de la stratégie.

Les projets tournent en orbite autour de leur sponsor.

Les managers cherchent leur place dans la galaxie des priorités.


Et nous, managers ? Des atomes.

Au cœur de ce grand cosmos organisationnel, que sommes-nous ?

🌌 Des atomes.

Des atomes pensants, capables d’initiatives.

Mais souvent happés, aspirés, pris dans un flot de forces qui nous dépassent.

On agit, on exécute, on planifie, on organise.

Mais sommes-nous libres ?

Ou simplement influencés par des puissances invisibles :

la stratégie d’entreprise,

la culture du résultat,

les attentes implicites,

la peur du jugement,

l’égo,

la conformité,

les KPI ?


De l’intérieur, une mosaïque vivante

📡 Vue de l’extérieur, une entreprise ressemble à un système parfaitement huilé.

Mais dès qu’on en pousse la porte… c’est une mosaïque de tensions.

La tension entre ce qu’on nous demande de faire,

et ce qu’on sent juste de faire.

La tension entre l’efficacité opérationnelle,

et le besoin d’humanité.

La tension entre la rigueur des indicateurs,

et la richesse des émotions.

C’est là, dans ce flou créatif et chaotique, que la philosophie entre en scène.


La philosophie : un art de prendre du recul

La philosophie ne vient pas donner des leçons.

Elle ne juge pas, elle n’impose pas.

Elle ouvre des espaces de pensée dans un monde qui presse d’agir.

Elle permet de poser les questions que l’on oublie trop souvent :

Pourquoi agit-on ainsi ?

À quoi sert ce rituel managérial ?

Qui décide vraiment ici ?

Et moi, dans tout ça… suis-je acteur ou rouage ?

Philosopher en entreprise, c’est comme ralentir dans une autoroute de vitesse.

C’est dire « stop » au pilotage automatique, et reprendre le volant consciemment.


Entre Sartre, Al-Farabi et PowerPoint

Notre ambition avec cette série ?

Faire dialoguer des mondes qui s’ignorent trop souvent.

📊 Le monde des indicateurs, des dashboards, des comités.

📚 Et le monde de la pensée, de l’éthique, de la quête de sens.

Faire rencontrer :

Platon et la stratégie d’entreprise,

Al-Farabi et la gouvernance managériale,

Sartre et les entretiens d’évaluation.

Une alchimie improbable ? Peut-être.

Mais une alchimie nécessaire si l’on veut retrouver le souffle vivant derrière les process.



L’atome peut-il influencer l’univers ?

Nous sommes peut-être de simples atomes dans un immense système.

Mais des atomes pensants.

Des atomes capables d’interroger, de proposer, de redéfinir les lois locales de la gravité.

Et si, plutôt que de subir l’univers, on contribuait à le reprogrammer ?

Et si, au lieu de chercher à « rentrer dans le moule »,

on cherchait à modeler la forme du moule ?

C’est cette voie que nous voulons explorer, article après article.

Dans le prochain épisode : (2/7) — L’entreprise vue de loin

Nous prendrons de la hauteur.

Nous verrons comment les décisions circulent,

comment la logique structurelle prend parfois des allures d’absurdité.

Et nous poserons cette question essentielle :

> Peut-on encore agir librement dans un système aussi cadré?

En attendant, une question sincère pour vous :

💭 Avez-vous déjà eu cette impression étrange d’être un atome dans un univers qui vous dépasse ?

Un univers qui tourne… mais sans vous écouter ?

📌 Si cette réflexion vous parle, suivez-moi pour la suite de cette série.

Et si vous connaissez un manager, un collègue, un décideur en quête de sens…

 partagez-lui cet article.

À bientôt pour le prochain chapitre de cette aventure philosophique en entreprise.


Enregistrer un commentaire

0 Commentaires